- ETNA (volcan)
- ETNA (volcan)ETNA, volcanVolcan actif composé situé au nord-est de la Sicile, où il domine la ville de Catane du haut de ses 3 350 mètres d’altitude (en 1993). La mythologie faisait de l’Etna l’antre des Cyclopes et de Vulcain.C’est un édifice complexe, du fait de sa longue activité, de forme grossièrement conique. Sa base elliptique, de 1 600 kilomètres carrés, repose sur un soubassement sédimentaire. Sa structure est caractérisée à la base par la prédominance des laves sur les pyroclastites, mais à mesure que l’on se rapproche du sommet le pourcentage de matériel pyroclastique augmente. La partie inférieure du massif, parfois assimilée à un volcan bouclier en raison de ses pentes faibles, se termine à 2 900 mètres par une vaste plate-forme. Celle-ci est formée par les restes de deux anciens cratères (valle del Leone au nord-est, piano del Lago au sud-est) et par la partie supérieure du volcan, parfois assimilée à un stratovolcan en raison de ses pentes fortes (de 25 à 300). La partie supérieure, située au centre de la plate-forme, comporte deux cônes actifs formés de matériel pyroclastique. Les produits émis sont en grande partie des basaltes. L’ensemble du volcan est parsemé de neuf cents petits cônes adventifs (dont 250 pour la partie supérieure), restes d’activités latérales ou excentriques; et on observe sur le flanc est une vaste dépression volcano-tectonique allongée (10 km de longueur sur 5 km de largeur): la valle del Bove.Au cours de sa longue existence, l’Etna a connu de nombreuses périodes d’activité. Lors de celles-ci, on observe des accalmies pendant lesquelles les cheminées terminales (situées au sommet) n’émettent que de la vapeur; mais, lorsque le magma atteint la surface, l’activité devient paroxysmale et se marque alors par une explosion suivie de projections et d’écoulements de lave. Les éruptions au niveau des cônes terminaux sont souvent le prélude d’éruptions latérales typiques de l’Etna. Ces dernières, souvent précédées d’une brève activité terminale, sont caractérisées par la formation de fissures radiales. Le développement de ces fractures se marque par des phénomènes explosifs et effusifs jusqu’à ce que finalement la lave s’écoule de la partie inférieure de la fissure pour former une coulée. Cette activité a souvent pour résultat la formation, le long de la fracture, d’une double rangée de petits cônes de matériel pyroclastique (hornitos). On doit noter que les éruptions paroxysmales sont généralement précédées par une intense activité sismique. Cette dernière est à mettre en relation avec la formation et le développement de zones de faiblesses le long desquelles se forment les fractures mentionnées plus haut.Les nombreuses éruptions, qui édifièrent l’Etna, débutèrent au Pliocène sous forme d’éruptions sous-marines comme en témoignent les laves en coussins visibles à Acicastello, Cantazaro, etc. L’ensemble du massif volcanique s’est construit grâce à l’activité de deux centres éruptifs: le volcan de Trifoglietto (le plus ancien) et le centre éruptif actuel, parfois appelé volcan de Gibello (ou Mongibello). Le Trifoglietto dut atteindre la même altitude que le sommet actuel, mais l’effondrement qui causa la grande caldeira (valle del Bove) marqua la fin de son activité. Le sommet du Gibello s’effondra probablement ensuite, formant un vaste cratère elliptique dont la valle del Leone est un témoin. Le cratère du piano del Lago dut se former, quant à lui, dans les dernières phases de l’éruption de 1669. Les deux cônes récents naquirent l’un (Gran Cono) en 1788, l’autre lors de l’éruption de 1911.La plus importante éruption de l’Etna au cours des temps historiques est celle de 1669. Elle consista en une activité latérale qui débuta par des séismes; des fissures actives pouvant atteindre plusieurs mètres d’écartement s’ouvrirent sur le flanc sud du massif. Elles produisirent des coulées qui engloutirent la ville de Malpasso, dont les 8 000 habitants avaient pris la fuite. L’activité se concentra finalement pour former le monte Rossi, le plus important cône adventif de l’Etna. C’est au pied de ce cône qu’une gigantesque coulée sortit, détruisant une douzaine de villages après s’être digitée et atteignant les remparts de la ville de Catane le 15 avril. Continuant de s’accumuler contre les fortifications, elle contourna la ville à l’ouest et se jeta dans la mer. Fin avril, la lave ayant forcé les murailles, la partie occidentale de la cité fut ensevelie. Lors de cette éruption, qui ne prit fin qu’en juillet, le comportement du cratère terminal fut remarquable: il émit des cendres, des scories et de la vapeur peu avant l’éruption elle-même; devenu calme pendant l’activité paroxysmale, il s’effondra, quatorze jours après le début de l’éruption, à cause du vide créé, dans la chambre d’alimentation superficielle, par le départ d’une grande quantité de produits émis. C’est au cours de cette éruption que la première tentative de détournement de coulée en mouvement fut tentée par un nommé Diego Papparaldo.Le volcan est en activité quasi permanente depuis 1966. Au cours d’une phase paroxysmale, en 1971, certains villages, le téléphérique et l’observatoire sont détruits. En 1983, une éruption dure plus de quatre mois. Une nouvelle phase paroxysmale débute en décembre 1991 et se termine en mars 1993; l’éruption dure 473 jours et produit plus de 250 millions de mètres cubes de lave qui se répandent sur une superficie de 7 kilomètres carrés environ. Il s’agit de la troisième éruption historique par ordre d’importance après celle qui dura de 1614 à 1624 et celle de 1669. Différentes tentatives de détournement des coulées ont eu lieu.
Encyclopédie Universelle. 2012.